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Haïti – À la mi-avril 2021, Haïti a attiré l’attention des médias internationaux avec un incident qui a dépassé ses limites actuelles. Dimanche 11 avril, dix personnes au total ont été enlevées dans les rues Croix-des-Bouquets en plein jour. Cinq prêtres, deux religieuses et trois membres d’une famille de prêtre qui n’était pas en captivité. Gang 400 Mawozo a exigé un million de dollars pour leur libération. Trois d’entre eux ont été libérés le vendredi 23 avril et les autres le vendredi 30 avril.

Bandits de gentleman

L’attaque a eu lieu le dimanche 11 avril 2021 dans une rue fréquentée non loin de la ville Ganthier. « Soudainement, une camionnette circulant devant nous a arrêté et vingt hommes armés sont apparus. Sous les menaces, ils nous ont pris les armes, de l’argent et les portables et parce que deux Français étaient avec nous, ils ont décidé de nous enlever au lieu de brigander, » le père Michel Briand explique l’incident.

Le chef de bandes lui-même, surnommé Mort sans jour, a conduit leur voiture dans le petit village tout près où ils ont déchargé tous sur le sol à côté d’une cabane. Ici, ils ont passé quatre jours – dehors de jour et de nuit. Après, ils les ont déplacé dans une pièce avec le toit et ils les donnaient quelques matelas de repos. Les otages recevaient le repas et de l’eau régulièrement.

De la communication du gang, les prêtres ont compris qu’il s’agit des prisonniers réfugiés qui étaient refusés d’être acceptés par leurs familles. « Pour eux, une bande est un lieu où ils ont trouvé leur abri. C’est un paradoxe, mais j’ai été impressionné par leur humanité et leur solidarité respective. Ils ont partagé tout, les cigarettes, les joints, … ils s’aident. Ils sont considérés comme des cambrioleurs sauvages, mais la réalité est plus complexe. Une majorité d’eux a 18, 20 ou 25 ans, ils ont déjà des femmes et des enfants. »

Pour la libération des enlevés, ils exigent une rançon d’un million de dollars. « Nous avons dû briser leur illusion que les pousse à croire que parce que nous sommes blancs nous sommes riches. Je lui ai dit qu’en tant que prêtres nous vivons de la charité et que nous n’avons aucune entreprise pour gagner de l’argent. » Néanmoins, les gangsters n’en ont pas tenu compte. « Le chef de gang m’a dit qu’il avait besoin de creuser de l’eau potable des puits, de construire une école et un hôpital. Je lui ai demandé s’il vraiment croit qu’il puisse atteindre ces objectifs par ces moyens. La violence mène toujours à la violence qui ne mène à aucun résultat. »

Quand l’Église catholique a déclaré une grève de trois jours de toutes les activités à l’appui de la libération des personnes enlevées, d’autre déplacement a lieu. Une pièce, où ils se trouvaient par la suite, était serrée et sale. Ils recevaient seulement un peu de repas et même les ravisseurs ont commencé à être nerveux. Tout a changé pendant la nuit le 30 avril 2021, quand ils les ont éveillé tout à coup et ils les ont ordonné de sortir de la pièce. « Vous êtes dans la voiture diplomatique, » a annoncé le chauffeur de la voiture dans laquelle ils étaient obligés de monter.

Dans une voiture qui est arrivée pour les sauver, l’atmosphère tendue régnait. Il fallait traverser une zone où d’autres bandits sévissaient et sur la route goudronnée finalement échapper à la police qui pourrait vouloir tirer profit de la libération d’otages. À l’aube, les prisonniers sont arrivés sains et saufs à leurs proches à Port-au-Prince.  

Enlevés

  • quatre prêtres de l’Association des prêtres de Saint Jacques : Michel Briand (d’une nationalité française), Evens Joseph, Jean Nicaisse Milien, Joël Thomas et Hugues Baptiste, le prêtre de l’Archidiocèse de Cap-Haitien
  • les religieuses Agnès Bordeau (d’une nationalité française) et Anne-Marie Dortellus de Pommeraye de Providence
  • une famille d’un père Arnel Joseph de l’Association des prêtres de Saint Jacques (pas enlevé) : Lovely Joseph (sa soeur), Oxane Dorcélus (sa mère) et le soudeur Joly (son parrain)

Situation à Gonaïves

Environ dix enlèvements se sont passés chaque jour à la capitale Port-au-Prince. Il y a beaucoup de gangs. L’incertitude touche tout le monde – les riches, les pauvres, les laïcs, les croyants. Chaque dimanche, les rues sont vides, parce que pour ceux qui osent y sortir, un risque d’être enlevé est beaucoup plus haut que pendant la semaine. Ça ne concerne pas nos partenaires du village Baie de Henne et Roche-au-Bateaux, parce qu’ils sont loin de tous les problèmes de grandes villes. Néanmoins, ce qui est frappée par cette situation, c’est une école à Gonaïves qui est fermée à partir du début d’avril – les élèves aussi que les enseignants ont peur de leur sécurité.  

“Actuellement, nous ne pouvons pas librement sortir de la maison à cause des enlèvements et des assassinats. Nous réfléchissons comment parvenir la banque et rentrer en toute sécurité sans être enlevées par quelqu’un. Ici, un enlèvement est un moyen comment gagner de l’argent rapidement. N’importe quand quelqu’un est enlevé, son ravisseur essaie de gagner de l’argent. On applique beaucoup des mesures de sécurité. Cette fois, pas à cause du coronavirus, mais à cause des dangers dans les rues. Nous ne pouvons pas nous rendre à la capitale pour arranger le travail sur le terrain comment nous sommes habituées. Nous sommes très effrayées dans cette situation d’incertitude, » soeur Margaret, une directrice de l’Ordre des soeurs de Saint Joseph, décrit l’atmosphère de là-bas.

Lada Matyášová, Caritas d’Archidiocèse d’Olomouc